Biographie

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Joseph, Arthur, Jacques Legay, dit Marcel Legay

Surnoms : Le Barde au Bouc Noir (Léon de Bercy), Le Barde Chevelu (Horace Valbel), Le Fou Sublime (Dominique Bonnaud), Le Chauve Chevelu (source : « montmartre.secret », blog de Christian Wacrenier), Cognard (Gaston Couté), le «Mounet-Sully » de la chanson française (Le Figaro du dimanche 9 janvier 1909).

Résumé : « Sorti d’une famille de porions (contremaîtres de mine) qui le destinait à l’art de tonnelier, d’abord élève du Conservatoire de Lille, baryton au Havre, il quitta la scène à cause de sa mauvaise vue, et vint à Paris en 1876. Il fréquenta les caveaux, chanta dans les rues ses propres chansons. En 1891, il est engagé à l’Eldorado, puis il chanta dans tous les cabarets de Montmartre et du Quartier Latin. Avec sa longue redingote, sa lavallière négligée, et son impériale qui le faisait ressembler au Maréchal Canrobert, Marcel Legay créa un type. Ses chansons sont pleines de rigueur et de tendresse. Les plus connues sont alors : L’heure du rendez-vous, Pour un baiser de femme, Le Moulin de la Galette » [Extrait du Larousse du XXe Siècle].

Selon le site d’Hervé David : « Il fut l’un des précurseurs de Montmartre. Il y chantait ses chansons dans la rue en s’accompagnant à l’harmonium, bien avant que le premier cabaret s’installât sur la Butte, et vendait ses œuvres 0,10 F à un public d’ouvriers. Il fut de la première équipe du Chat-Noir, puis partit fonder son cabaret, la Franche Lippée, et se partagea entre Montmartre et le Quartier latin. Legay, qui avait fait de bonnes études musicales au conservatoire de Lille, a mis en musique de nombreux poèmes de ses contemporains, en particulier les Chansons rouges, de Maurice Boukay. Son chef-d’œuvre reste Écoute ô mon cœur, dont il a composé paroles et musique ».

Eléments de biographie :

Informations tirées pour l’essentiel de « Montmartre et ses chansons » de Léon de Bercy, Daragon, Paris, 1902, et d’autres sources citées sous l’onglet « Les sources » du site. Pour faciliter le suivi de la carrière de Marcel Legay, j’ai surligné en rouge les titres de ses chansons à succès, en bleu les titres de ses livres et en vert les noms des cabarets dans lesquels il s’est produit.

1851 : Joseph, Arthur, Jacques Legay, dit Marcel Legay, fils de Charlemagne Legay et de Floride Duquesnoy (arbre généalogique), voit le jour le 8 novembre 1851, au sein d’une famille de mineurs, à Ruitz (Pas-de-Calais), petite localité située à 8 km au sud de Béthune.
1858 (7 ans) : Mort de sa mère Floride alors qu’il à peine 7 ans.
Ecole primaire à Fampoux (62118), à 5 km à l’est d’Arras, sur la rivière Scarpe. « C’est un très vieux air des bords de la Scarpe », chantera-t-il plus tard dans son succès populaire Ecoute, ô mon cœur [Son neveu, Guy Berthet, rapporte l’importance de son premier maître d’école, E. Brassart].
On ne dispose d’aucune information fiable sur son enfance, son adolescence et sa scolarité.
1870 (19 ans) : Enrôlé au 20e Chasseurs à pied.
Clarinettiste au 43e régiment d’infanterie.
Admis au Conservatoire de Lille, dans la classe de Boulanger.
Il débute comme baryton au Théâtre du Havre dans « La Favorite » de Donizetti
1876 (25 ans) : Il arrive à Paris en 1876 avec 2000 francs d’économie. Il se fait voler son petit magot.
Il essaie de gagner sa vie en chantant dans les rues ainsi que dans différents cabarets et beuglants de la capitale.
Premier passages (brefs) à « l’Eldorado », puis au « Concert Européen » (rue Biot, dir. Byrec).
1878 (27 ans) : Il édite sa première chanson « L’Heure du rendez-vous » avec 30 francs prêtés par son garçon d’hôtel.
Il se fixe à Montmartre, rue Bervic.
De 1876 à 1880, il se produit dans divers lieux de spectacle : « L’Harmonie » (brasserie-concert, Faubourg Saint-Martin), « La Ruche » (Café-Concert, dir. Goudesonne), « La Brasserie des Nations » (rue de la Nation), Le « Concert de la Jeune France » qui devient « Le Café Oriental » en 1891, « Le Moulin de la Galette », « Le Cabaret des Assassins » (rue des Saules, le futur « Lapin Agile » )
Il fonde avec son ami Alfred Léon Gérault (dit Gérault-Richard), futur homme politique, une maison d’édition boulevard Magenta (entreprise éphémère).
1879 (28 ans) : Le 28 février 1879, Robert Planquette et Goudesonne lui servant de parrains, Legay se présente à la Société des Auteurs, Compositeurs et Éditeurs de Musique, qui l’accueille et lui verse bientôt le montant assez rondelet de ses droits.
1880 (29 ans) : Mort de son père, Charlemagne.
Il rejoint le club littéraire des Hydropathes, fondé par Emile Goudeau et qui compte parmi ses habitués Charles Cros, Alphonse Allais, Jules Laforgue, Jean Richepin…
Il revient à Montmartre et est ainsi un des premiers acteurs de la célébrité du premier « Chat-Noir » (1881-1884, dir. Rodolphe Salis).
1882 (31 ans) : Il écrit la musique de la chanson « La Chanson du Semeur » sur un poème de Jean-Baptiste Clément.
1883 (32 ans) : Chanson « Les traîne-misère », sur un texte écrit par Jean-Baptiste Clément, en 1873.
Quand Salis déménage le Chat noir pour l’installer rue Victor Massé, Marcel Legay fonde le cabaret « La Franche Lippée », rue des Abbesses qui fut pendant quelques mois le refuge des chansonniers bohèmes.
A la fermeture de la Franche-Lippée, il se produit au « Caveau Latin », boulevard Saint-Michel (à l’emplacement actuel de la station métro du Luxembourg).
1885 (34 ans) : Pour la commémoration de la Commune, le 18 mars 1885, salle Lévis, à Batignolles, Marcel Legay interprète, sur une musique qu’il avait composée pour « Les Volontaires » de J.-B. Clément, une chanson de circonstance écrite par son ami, le jeune journaliste, Gérault-Richard, rédacteur à La Bataille de Lissagaray : La Bataille [d’après Robert Brécy : La Chanson de la Commune].
1886 (35 ans) : Livre « Toute la Gamme. Quinze compositions ». Un superbe ouvrage illustré par Willette, Somm, Uzès, Steilen,etc. dans lequel il a mis en musique les poèmes et les textes de ceux qu’il admire : Théodore de Banville, Jean-Baptiste Clément, François Coppée, Alphonse Daudet, Jean Richepin, etc.
1887 (36 ans) : Livre « Les Rondes du Valet de Carreau » (Poésies de Georges Auriol, musique de Marcel Legay et illustrations de Steinlen).
1888 (37 ans) : Il se produit quelques temps à « La Brasserie des Frites Révolutionnaires » tenue par Maxime Lisbonne (ancien communard, ancien bagnard en Nouvelle-Calédonie). Là, les frites sont servies par une voiture cellulaire qui passe entre les tables.
Il se produit au cabaret « le Caveau des Roches-Noires », puis au « Le Grelot », place Blanche, au premier étage d’un café.
Il habite au 13 de la rue Mansart. Il a une maison de campagne à Morannes, près d’Angers.
1889 (38 ans) : Il publie ses « Proses en Musique », qui ne furent données qu’une seule fois en public, à la salle Charras. Là encore, Marcel Legay prospecte de nouvelles voies en mettant en musique des textes littéraires (Zola, Renan, Maupassant, Mistral, Coppée, Richepin, etc.) et en les faisant chanter par les grands chanteurs de l’Opéra (Mélchissédec,Vergnet, Melle Janvier, Mlle Baldo ) et de l’Opéra Comique (Fournets).
1890 (39 ans) : Il compose « Le bleu des bleuets ».
1891 (40 ans) : Il se produit aux « Soirées de la Plume », puis est engagé par Brigliano à « L’Eldorado ».
1892 (41 ans) : Il compose « Mes Moutons ».
1993 (41 ans) : Il se produit au « Divan Japonais » et compose « Et voilà pourquoi Madeleine ».
Il est répertorié dans l’Annuaires des Artistes sous la rubrique « Artistes Lyriques ». Les années suivantes il sera aussi répertorié sous les rubriques « Compositeurs – Chefs d’Orchestre » et « Chansonniers ».
1894 (43 ans) : Edition de la brochure « La Muse verte, fantaisie lyrique en 6 tableaux ».
De 1994 à 1998, il se produit dans la plupart des cabarets renommés de l’époque et notamment : « Les Décadents », les « Quat’z’Arts », « Le Concert Parisien », « La Gaîté Montparnasse ».
1895 (44 ans) : Mariage avec Berthe Duthier (1871-1924, fille de Valentine Berthet), à la Mairie du 9° arrondissement (témoins du marié : MM. Montorgueil et Besnier ; témoins de la mariée : MM. Chincholle et Deleurre).
Livre « Chansons cruelles, chansons douces » (Poèmes d’André Barde, musique de Marcel Legay).
1896 (45 ans) : Livre « Chansons rouges » (Poésies de Maurice Boukay, musique de Marcel Legay, dessins de Steinlen). Parmi elles : « Les Ventres », « Moulin Rouge », « La Femme Libre », « Tu t’en iras les pieds devant », etc.
Livre « Chansons de cœur » (Poésies d’Emile Antoine, musique de Marcel Legay)
1898 (47 ans) : Livre « Chansons fragiles » (Poésies de Paul Romilly, musique Marcel Legay). Il se produit au « Trianon ».
1900 (49 ans) : Il se produit au cabaret « L’Tartaine » (dir. Taffin) qui devient « Le Cabaret de l’Alouette » dont il prend la direction.
Livre « Les Ritournelles de Marcel Legay » (Poésie de Claude Moselle, Musique de Marcel Legay). Parmi elles : « Sans rien dire ».
Il créé et dirige le cabaret « Le Grillon ».
1903 ? (52 ans) : Naissance de sa nièce Isoline Berthet (tante de l’auteur du site) à Bezons ?
1904 (53 ans) : Il compose « Ecoute, ô mon cœur », paroles et musique.
1905 (54 ans) : Il compose « Va danser » sur un texte de Gaston Couté.
1906 (54 ans) : Cabaret « Les Noctambules » (dir. Martial Boyer), 7 rue Champollion, au Quartier Latin
1907 (56 ans) : Naissance de son neveu Guy Berthet (oncle de l’auteur du site) à Bezons ?
1909 (58 ans) : Il se produit en parallèle dans deux cabarets « Les Noctambules » et « Le Carillon » (30 Bd Bonne Nouvelle).
1910 ? (59 ans) : Il est élu « Doyen des chansonniers ».
Il effectue une tournée en Scandinavie, soit dix représentations à Stockholm, Copenhague et à Christiania, avec Mme Anna Norine, une artiste en renom dans les pays du Nord. Pour cette tournée, il est accompagné de son épouse Berthe.
1911 (60 ans) : Mort de Mystico, son fidèle caniche, enterré au cimetière des chiens à Asnières.
1913 (62 ans) : Naissance de sa nièce Marcelline Berthet (mère de l’auteur du site), le 26 mars à Houilles.
Livre « La Chanson des mots pour la jeunesse » (Maurice Boukay, musique Marcel Legay).
Livre pour enfants « Chansons à la façon d’Epinal » (Louis Tournayre, Marcel Legay).
1914 (63 ans) : Marche des troupes Allemandes sur Paris. Anne Berthet, accompagnée de ces 3 jeunes enfants Isoline (11 ans), Guy (7 ans) et Marcelline (2 ans), trouve refuge chez sa belle-sœur Berthe et son beau-frère Marcel Legay à Morannes.
Dernière chanson : « Les cloches des cathédrales » sur une poésie de Georges Millandy
1915 (64 ans) : « Quand en 1915 il se sent mourir, il fait venir à son chevet une amie, une chanteuse qui après avoir chanté dans les rues, elle aussi, connaît un certain succès et se produit dans les cabarets courus de Montmartre : Eugénie Buffet… On dit qu’elle resta près de lui jusqu’à son dernier souffle et ne cessa de chanter les chansons qu’il aimait » [Selon le site : http://www.montmartre-secret.com].
1915 (64 ans) : Le 16 mars, à 64 ans, Marcel Legay décède d’une crise foudroyante d’urémie à son domicile, 10 rue Mansart à Paris.
Marcel Legay est enterré au cœur de Montmartre, dans le vieux cimetière Saint-Vincent.
1925 : Décès de Berthe Legay.
1951 : 8 novembre : 100e anniversaire de la naissance de Marcel Legay, cimetière Saint-Vincent et Lapin Agile (mis à disposition par Paulo). La commémoration a été diffusée, en différé, sur Paris Inter, le 16 décembre 1951
1994 : Thèse (Ph.D) de Mary Ellen Poole : Chansonnier and Chanson in Parisian Cabarets Artistiques, 1881-1914, University of Illinois at Urbana-Champaign, Etats-Unis. L’auteur a choisi Marcel Legay (1851-1915) comme étant l’exemple-type du chansonnier de cette époque. Sa carrière est détaillée dans un chapitre complet et son œuvre musicale est analysée dans un autre.
2013 : Création du site marcel-legay.fr.
2015 : Année du centenaire de la mort de Marcel Legay.
2016 : Création du site marcel-legay.com.

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