Emission radio

Lien pour le podcast de l’émission « Chanson Boum » d’Hélène Hazéra, entièrement consacrée à Marcel Legay, diffusée le 28 septembre 2014 sur France culture : « Chanson Boum sur Marcel Legay » [Cliquez sur ce lien].
Voici la liste des huit chansons diffusées au cours de cette émission :
Va danser (Gaston Couté, Marcel Legay), Monique Morelli
Soleil Rouge (Maurice Boukay, Marcel,Legay), E. Combes
Sans rien dire (Claude Moselle, Marcel Legay), Aimé Doniat
Les Traîne-Misère (Jean-Baptiste Clément, Marcel Legay), Denis Cacheux
Chanson de Fou (André Barde, Marcel Legay), Damia
Ecoute, ô mon cœur (Marcel Legay, Marcel Legay), Jean Lumière
La Femme libre (Maurice Boukay, Marcel Legay), Chantal Grimm
Tu t’en iras les pieds devant (Maurice Boukay, Marcel Legay), Georges Brassens

Argumentaire pour une émission radiophonique consacrée à Marcel Legay

Marcel Legay (1851-1915), chanteur des rues à ses débuts, chansonnier montmartrois jusqu’à son dernier souffle, directeur de plusieurs cabarets, pédagogue populaire (notamment au Conservatoire Mimi Pinson créé par Gustave Charpentier) et compositeur prolixe de chansons de qualité (plus de 800) est resté extrêmement populaire tout au long de sa longue carrière. Sa renommée a quelque peu perduré au cours du XXe siècle à travers certains enregistrements de ses chansons :

  • Va danser, par Edith Piaf, Patachou, Marcel Amont, Monique Morelli, Cora Vaucaire, Jacques Douai, etc.
  • Le bleu des bleuets, par André Pasdoc, Jean Lumière, Yvonne Darle, Colette Renard, Mathé Altery, Georges Brassens, etc.
  • Sans rien dire, par Louis Lynel, Jean Lumière, Cora Vaucaire, Lisa Louize, etc.
  • Ecoute, ô mon cœur, par Louis Lynel, Jacques Douai, et nombre de chorales populaires.

mais force est de reconnaître que cette renommée parmi les amateurs de chansons, de chansonniers et de cabarets artistiques n’atteint pas celles des Bruant, Couté ou Delmet, ses contemporains.

Petit-neveu de Marcel Legay, j’ai créé, il y moins d’un an, à partir de documents du fonds familial et d’un travail de recherche approfondi, un site spécifique http:/www.marcel-legay.com qui vise à faire revivre l’œuvre de ce chansonnier emblématique qui a été jugé comme suffisamment représentatif du chansonnier-type des cabarets artistiques de la Belle Epoque pour faire l’objet d’un mémoire de thèse en musicologie, à l’Université de l’Illinois, USA.

L’année 2015 sera l’année du centenaire de la mort de Marcel Legay. A cette occasion j’organise, le 20 avril 2015, une « Soirée centenaire Marcel Legay au Lapin Agile ». Cette soirée privée se tiendra dans ce cabaret mythique mis à disposition par son directeur Yves Mathieu (merci Yves). Pour appuyer le projet de faire revivre l’œuvre de Marcel Legay auprès des amateurs de la chanson française, j’ose espérer que l’idée de proposer une émission spéciale dédiée à ce chansonnier pourrait ne pas déplaire aux animateurs d’émissions consacrées à la chanson. L’œuvre enregistrée de Marcel Legay est suffisamment complète et variée pour permettre de construire, me semble-t-il, une programmation cohérente sur le créneau horaire d’une émission type.

Je dispose en effet de la quasi-totalité de son œuvre enregistrée, soit près de 80 enregistrements dont une bonne cinquantaine est directement accessible en mp3 sur le site. Bien sûr, si pour certains enregistrements les archives de l’INA pouvaient permettre de disposer de versions de meilleures qualités, celà n’en serait que mieux

Musicien de formation, Marcel Legay a excellé dans la mise en musique inspirée des vers de ses contemporains poètes dans des domaines extrêmement variés :

  • Chansons tendres ou nostalgiques : Va danser (15 versions enregistrées), Sans rien dire (6 versions), Le bleu des bluets (8 versions), Ecoute, ô mon cœur (4 versions), Et voilà pourquoi Madeleine (2 versions), etc.
  • Chansons cruelles, essentiellement sur des textes d’André Barde, comme par exemple, l’horrible Chanson de Fou, chantée par Damia et récemment reprise par Michèle Gallino et par Hélène Labarrière ; mais aussi Le bouclier en peau de femme et Vampirisme, chansons enregistrées en leur temps par Caroline Clerc et Christian Borel et reprises par la suite par Hélène Coulon
  • Chansons patriotiques : à l’exemple de la chanson Mes moutons, (enregistrements historiques de Lamothe et de Viennenc) elles sont plus fines que les habituelles chansons guerrières exaltées et expriment plutôt un patriotisme populaire imposé par la « nécessité de défendre la patrie »,
  • Chansons sociales, essentiellement sur des textes de Jean-Baptiste Clément : La chanson du semeur (enregistrements historiques de Weber et de Pierre Surgères), Les Volontaires (enregistré par Adrienne Chaumont), Les traine-misère (enregistré par Denis Cacheux)
  • Chansons révolutionnaires, essentiellement sur les textes de Maurice Boukay, chansonnier le soir, député socialiste Charles-Maurice Couyba le jour : Tu t’en iras les pieds devant (enregistré par Jean-Roger Caussimon et Georges Brassens), La femme libre (superbe plaidoyer prémonitoire pour l’émancipation de la femme par la femme, chantée par Chantal Grimm), Les pissenlits (Hélène Delavault), Les ventres (Jean-Roger Caussimon), Soleil Rouge (enregistrée par Combe, en 1910, elle aurait même un temps concurrencée l’Internationale comme hymne prolétarien !).

A une époque où les chansons « comiques » et « grivoises », parfois assez « lourdingues » il faut bien le dire, faisaient florès au Café-Concert, Marcel Legay, dans la rue d’abord, au sein des tout premiers Cabarets Artistiques par suite s’acharnait à tirer vers le haut la chanson populaire en mettant en musique les vers élégiaques, incisifs ou parfois même révolutionnaires de ses amis poètes. Entre le chansonnier Béranger du XIXe et la chanson d’aujourd’hui en passant par les cabarets du Saint-Germain-des-Prés des années 1950 et les grands auteurs-compositeurs des trente glorieuses, il est l’un des maillons essentiels de la continuité de la chanson française.

Le chansonnier Marcel Legay mériterait bien de faire l’objet d’une émission radiophonique dédiée. Et surtout à l’occasion du centenaire de sa disparition.

La « playlist » radiophonique Marcel Legay idéale

Toutes les chansons de cette liste ont été chantées par Marcel Legay lui-même, que ce soit dans la rue, dans les cabarets artistiques, au cours de concerts caritatifs ou sur la scène de l’Eldorado et autres cafés-concerts.

    1. Va danser (Gaston Couté, Marcel Legay), Sylvie Berger, 1999, CD Fleur de Terre, Cie Beau Temps, BT6783
    2. Sans rien dire (Claude Moselle, Marcel Legay), Jean Lumière, 1952, 45t Pathé 45EG124
    3. Le bleu des bleuets (Edmond Haraucourt, Marcel Legay), 1980, Georges Brassens, Coffret CD Intégrale Edition 91, CD Georges Brassens chante les chansons de sa jeunesse, Philips, 848930-2
    4. Ecoute, ô mon cœur (Marcel Legay, Marcel Legay), 197?, Les petits chanteurs d’Estaimpuis, 45t DEESSE DDP 145
    5. Et voilà pourquoi Madeleine (Léon Durocher, Marcel Legay), Jacques Douai, 1998, CD 50 ans de chansons, de Paris à Montréal, EPM 980532
    6. La Folle [la chanson de fou] (André Barde, Marcel Legay), Violaine Schwartz et Hélène Labarrière, 2011, CD J’ai le cafard, INNA 31106
    7. Le bouclier en peau de femme (André Barde, Marcel Legay), Hélène Coulon, 1995, CD Chansons d’Amour Excessives, Arkask HCAE 95
    8. Les traine-misère (J.-B. Clément, Marcel Legay), Denis Cacheux, 1998, CD Moi, j’m’en fous !, TQAF, autoproduit
    9. La femme libre (Maurice Boukay, Marcel Legay), Chantal Grimm, 1993, Coffret CD Anthologie de la Chanson Française Traditionnelle, CD N° 10, EPM VC99-10
    10. Les pissenlits (Maurice Boukay, Marcel Legay), Hélène Delavault, 1988, 33t 30cm La Républicaine, Le Chant du Monde LDX 74894
    11. Soleil Rouge (Maurice Boukay, Marcel Legay), E. Combes, 1910, CD Chansons de France – Chansons Révolutionnaires et Sociales, Marianne Mélodie, Réf. 041656
    12. Tu t’en iras les pieds devant (Maurice Boukay, Marcel Legay), 197?, Georges Brassens, CD Inédits ― archives 1953-1980, Philips586357-2
    13. Mes moutons (Charles Quinel, Marcel Legay), Viannenc, baryton de l’Opéra-Comique, 1909, 78t Gramophone GC 3-32993. L’enregistrement numérique de cette interprétation historique de Viannenc a été fait à partir du 78t déposé à la BNF.
    14. Va danser (Gaston Couté, Marcel Legay), Edith Piaf, 1936, CD 1963-2003 – Quarantième anniversaire, Volume 1, EMI, LC 0542

2 réflexions sur « Emission radio »

  1. Daniel

    Pour information le disque de Viannenc « Mes moutons » Gramophone matrice 15398u a été enregistré le 3 novembre 1909.
    Source : His Master’s Voice The french catalogue compiled by Alan Kelly (publié en 1990)

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