Périple Legay

Notre périple Legay nous a permis, Françoise et moi, de faire un petit tour de France, du 5 au 19 juillet 2013, quasiment en même temps que le Tour de France, mais en sens inverse et en voiture.

Premier objectif : le Musée de la Coutellerie, à Thiers dans le Puy-de-Dôme, à la recherche de la photographie intitulée « Le chansonnier Marcel Legay et son ami Antoine Bourgade (photographie, 1900) par J-B Chabert, Saint-Etienne ». En effet, le musée avait il y a quelques années, une section « Œuvres relatives aux arts du spectacle » signalée par le Répertoire des arts du spectacle du Ministère de la Culture. Claire Maurer-Montauzé, responsable du musée, que l’on remercie au passage pour son aide active et efficace, a pu retrouver trace de cette photo dans les registres d’inventaire du musée : il s’agit d’une photographie de 30,5 cm de haut et 18,5 cm de large, prise à la chambre. Le cliché donné ci-dessous n’est qu’une reproduction de cette photographie que l’on espère être de bien meilleure qualité puisqu’étant l’œuvre d’un photographe professionnel. A la rentrée, nous fouillerons dans les cartons du musée pour essayer de remettre la main sur l’original.

Le chansonnier Marcel Legay et son ami Antoine Bourgade
(avec l’aimable autorisation du Musée de la Coutellerie de Thiers).

Deuxième objectif : le Musée Gaston Couté de Meung-sur-Loire, près d’Orléans, dans le Loiret, avec l’idée d’y trouver, peut-être, le texte manuscrit de la chanson Va danser dont Gaston Couté est l’auteur et qui est la chanson la plus souvent enregistrée de Marcel Legay. Nous n’y avons pas trouvé trace de l’original du texte mais, de façon inattendue, trois superbes caricatures de Marcel Legay exécutées par Gaston Couté qui se piquait aussi d’être un peu dessinateur. Nous remercions chaleureusement Madame Charlène Gilbert, responsable du Musée Municipal du Meung-sur-Loire, qui nous a activement aidés dans nos recherches, permis de photographier un certain nombre de documents et gracieusement fourni d’excellentes versions numérisées des trois caricatures (le « slideshow » est un peu long à charger, peut-être, mais attendez un peu : ça vaut le coup).

Trois caricatures de Marcel Legay réalisées par Gaston Couté
avec l’aimable autorisation du Musée Gaston Couté de Meung-sur-Loire.

Troisième objectif : le Café du Père Riou, à Morannes (Maine-et-Loire), sur les bords de la Sarthe, non loin d’Angers, à la recherche du buste en plâtre de Marcel. Morannes est l’endroit où, au tout début des années 1900, Marcel Legay aimait aller à la campagne chez son ami l’instituteur M. Lehoux. En 1914, sous la menace de l’invasion allemande, Marcel Legay et sa femme Berthe y ont accueilli un temps ma mère Marcelline, mon oncle Guy, ma tante Isoline et leur mère (cf. texte de Guy Berthet). Françoise a photographié sous tous les angles le buste de Marcel et l’intérieur du café dont les murs auraient été peints par un artiste montmartrois (non identifié), ami de Marcel Legay.

Le buste en plâtre de Marcel Legay au Café du Père Riou, à Morannes
avec l’aimable autorisation de Martine Gillet, présidente de l’association « Le Cercle du Père Riou ».

Dernier objectif : la mairie de Ruitz, dans le Pas-de- Calais, près de Béthune, pour y collecter l’extrait du registre des naissances concernant Marcel Legay que nous avait préparé le secrétariat de la Mairie. Le document lui-même est intéressant bien sûr mais on peut regretter qu’aucun autre document sur Marcel Legay, enfant du pays, auteur de Ecoute, o mon cœur, Chanson du Pays d’Artois n’existe dans sa ville natale. On pourrait rêver d’un petit musée Marcel Legay à Ruitz (ou à Fampoux, non loin de là, près d’Arras, sur les « bords de la Scarpe », où le petit Marcel a fait ses études primaires) à l’image du très réussi petit Musée Gaston Couté de Meung-sur-Loire.

Texte du registre (orthographe et utilisation des majuscules respectées) :
N° 12
Legay
Arthur Jacques Joseph
Enfant légitime

L’an mil huit cent cinquante et un, le huitième jour du mois de novembre, à quatre heures du soir, pardevant nous hervé Calone, Maire, officier de l’Etat civil de la commune de Ruit, canton d’Houdain, arrondissement de Béthune, Département du pas-de-Calais, a comparu charlemagne, ferdinand, constant Legay, agé de vingt six ans, menuisier, demeurant à Arras, lequel nous a présenté un enfant de sexe masculin, qu’il a déclaré être né de lui au domicile de Benjamin Duquesnoy, son beau-père à Ruit, aujourd’hui, à une heure du matin, et de floride Joseph Duquesnoy, agée de vingt deux ans, sans profession, son épouse, domiciliée audit Arras ; auquel enfant il a été donné les prénoms de Arthur Jacques Joseph. les dites présentation et déclaration ont été faites en présence de Cyr Louis Godart, agé de quarante deux ans, Tailleur d’habits et de augustin Joseph heaulme, agé de quarante trois ans, fermier, tous deux demeurant au susdit Ruit ; Et ont, le Comparant et le Témoins, signé le présent acte, après lecture
signatures :
heaulme Legay godart H. Calone

Profitant de notre passage dans le Nord de la France nous sommes aussi allés rendre hommage au grand-oncle de Françoise, Georges Mourgues, dont la tombe se trouve à la Nécropole Militaire du Bois-Roger, à Ambleny, dans l’Aisne. Originaire de Couladère en Haute-Garonne, il est venu, à trente ans, mourir à quelques kilomètres de là, emporté par la Grande Boucherie de ce début du vingtième siècle. Avec Françoise, on s’est plu à croire que, peut-être, avec ses compagnons d’infortune originaires du Nord minier, il chantonnait parfois Ecoute, ô mon cœur, un des « tubes » de l’époque.

Ce périple nous a donné l’occasion de découvrir de multiples aspects pas ou mal connus par nous de notre beau pays : vallées verdoyantes de la Loire de ses affluents (Loir, Sarthe, Maine, etc.), châteaux et parcs magnifiques connus (Chambord, Cheverny, Angers ) ou moins connus (Meung-sur-Loire, le Lude), sites enchanteurs (Baie de la Somme) ; vieux cœurs de ville (Clermont-Ferrand, Thiers, Orléans, Angers, Rouen, Bourges), le musée du Louvres-Lens (avec la géniale idée de la Galerie du temps), la superbe exposition « Eblouissants reflets, 100 chefs d’œuvre impressionnistes » au Musée de Rouen. Et tant d’autres choses encore.

 

6 réflexions sur « Périple Legay »

  1. Dorothee

    Periple fascinant et passionant a lire, ca a du etre encore mieux de le faire!
    Les nouvelles caricatures sont tres chouettes!

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    1. yves

      Oui, tout à fait Charlemagne Legay et Floride Duquesnoy sont bien les parents du petit Arthur, Jacques, Joseph, qui, comme si trois prénoms ne lui suffisaient pas, s’est fait connaître sous le nom de Arthur Marcel-Legay, puis de Marcel Legay.
      Conclusion : on peut dire qu’on descend de Charlemagne (enfin, presque, par alliance …).

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  2. Bargoin Nicole

    jour, Depuis des mois je recherche la trace de mon arriere grand oncle Antoine BOURGADE qui était acteur, élève de Jean Coquelin.
    Cette photo avec votre anc^tre me rempli de joie
    Comment pensez vous fouiller au musée de Thiers, qui contacter?
    Merci

    Nicole

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  3. Yves Auteur de l’article

    Bonjour Madame Bargoin,
    Je suis ravi de trouver en vous une descendante d’Antoine Bourgade. Je vous ai envoyé un courriel pour tacher de répondre à votre question.
    Si vous avez quelques données supplémentaire sur votre aïeul, Antoine Bourgade, je serais preneur.
    Bien cordialement,
    Yves Bertrand.

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